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Les atouts d’une coupe haute du maïs

Les frères Colineau ensilent leurs maïs à 50 cm du sol pour concentrer l’énergie. En deux ans, la production moyenne par vache est passée de 9 500 à 10 500 kg de lait par an.

 

at2_134 La méthode intrigue les voisins et même les techniciens. Pour la quatrième année, le gaec Les émeraudes a ensilé ses maïs avec une hauteur de coupe bien supérieure aux traditionnels 20 cm. «Cette année, en raison de la sécheresse, les maïs ne faisaient que 2,20 m de haut et les épis n’étaient pas bien gros, alors on a coupé à 35 cm du sol, précise Denis. Mais d’habitude, nous sommes plutôt à 50-60 cm.» Les agriculteurs ont adopté cette technique en comparant l’effet de leurs ensilages sur la production laitière, à celui des ensilages de maïs irrigué récoltés sur la station expérimentale voisine du Geves. «Nous travaillons ensemble pour le maïs, l’échange paille-fumier, l’achat de matériel. Tous les ans je préfère leur acheter du maïs, car il est irrigué et donc sécurisé, et cultiver davantage de blé pour le vendre. Leurs maïs ont généralement une taille plus petite, et ils sont toujours très bons.»
En passant d’un silo à l’autre, Denis constate que la production des vaches varie beaucoup en quantité et en qualité: elle descend parfois à 25kg/jour avec les ensilages de l’exploitation. En 2013, il décide alors de récolter ses maïs avec une hauteur de coupe de 50cm dans l’objectif de concentrer la valeur énergétique. « Non seulement j’ai obtenu une meilleure valeur en UFL des ensilages, mais j’ai beaucoup gagné en valeur d’encombrement : nos maïs étant moins encombrants, nos vaches mangeaient davantage et produisaient davantage de lait.»

 

Capter la protéine de l’herbe

 

« En deux ans, la production moyenne par vache passe de 9500 à 10500kg de lait par an. Aux résultats du contrôle laitier de mai 2016, la moyenne de production des douze derniers mois est de 10734 kg/vache/an. «Dans les troupeaux de vaches hautes productrices, c’est souvent l’énergie de la ration qui est limitante, constate Denis.Dansmoncas, le facteur limitant est devenu la protéine. Cela nous permet, au pâturage de printemps, de capter toute la protéine de l’herbe.»
Durant cette période d’avril à juin, les éleveurs atteignent jusqu’à 38kg de lait par vache et par jour, avec des vaches à six mois de lactation. Pour autant, ces vaches de compétition ne rencontrent pas de problèmes métaboliques de type acidose, ni de boiteries, ni de déficit de fécondité. Et elles sont toujours en état, jamais trop maigres. Car les éleveurs ont trouvé la fibre idéale à leurs yeux pour compléter leur maïs très riche: l’ensilage de méteil. «C’est une super fibre, affirme Denis en montrant entre ses doigts un morceau de paille de triticale de 2cm. Le méteil vaut un foin, et il faitmêmedavantage ruminer qu’un foin.»

 

Le meilleur maïs après méteil

 

at3_134Pour les deux associés, le méteil constitue aussi le choix idéal en matière d’organisation du travail. Il ne demande pas d’apport de produits phytosanitaires, ni d’apport d’engrais chimique, juste un apport de fumier. Il est récolté en une demi-journée: «noussommessûrs de le réussir» souligne Denis. Du point de vue de la distribution, il est facile à doser et à mélanger dans le godet désileur. L’alimentation des 50 vaches ne demande que 30 mn/jour.Autre avantage non négligeable, notamment pour des adeptes d’un travail du sol simplifié : le méteil laisse une très bonne structure de sol derrière lui. « Avant, on n’osait pas faire de cultures dérobées car on craignait d’assécher trop le sol, explique Denis. Cette année pour la première fois, nous avons semé un maïs au striptill fin mai après le méteil. Le fait de ne travailler que la ligne de semis permet d’économiser 30mm d’eau. C’est le meilleur maïs que nous ayons obtenu : 8 tonnes de matière sèche contre 5 à 6 t en moyenne pour les autres parcelles.»

 

Profilia confirme la bonne efficacité

 

Les éleveurs font analyser leurs ensilages de maïs chaque année: en 2014, les résultats indiquaient 55,6% de grain et 39,6% d’amidon. Ils sont très pointus sur le pilotage de la ration, et le méteil sert de variable d’ajustement. Il est généralement distribué à hauteur de 2,5kgMS/jour. Les vaches ont aussi du foin à disposition mais elles en consomment au maximum 300g/jour. Au niveau des concentrés, le volume à l’auge et au DAC représente à peine deux tonnes par vache et par an ; soit 190 g/litre de lait. «Cette année, nous avons ensilé le méteil le 24 mai. L’an prochain, nous avancerons la récolte vers le 10-15 mai.
Cela améliorera la teneur en protéines, mais l’effet dans la ration sera peu significatif en raison de la quantité apportée. Le rôle du méteil est d’abord d’apporter de la fibre.»
En optant pour une hauteur de coupe élevée du maïs, l’exploitation a enrichi ses ensilages et trouvé son rythme de croisière à l’aide du méteil. La pertinence de ses choix est confirmée par les analyses mensuelles du profil en acides gras du lait via la méthode Profilia. Les résultats obtenus confirment la bonne efficacité alimentaire et protéique de la ration, le bon dosage en fibres pour une prévention de l’acidose, ainsi qu’une reproduction efficace. Le gaec Les émeraudes est également en haut du tableau en termes de performances économiques.

 

Nathalie Tiers

 

L'exploitation

2 associés : les frères Denis et Pierre-Marie Colineau.

Productions végétales

  • • 90 ha dont 20 ha de maïs,
    • 35 ha de céréales à paille (blé principalement),
    • 35 ha de prairies de ray-grass anglais – trèfle blanc.
    • + 10 ha de méteil (triticale – pois – vesce) cultivés en dérobée avant maïs.

Productions animales

  • • 50 à 55 vaches laitières prim’holstein.
    • 550 000 litres de lait.
    • TB=41,2 g/l
    • TP=33 g/l

Dates clés

  • 1988 : installation de Denis en gaec avec son père.
  • 1995 : installation de Pierre-Marie au départ en retraite du père.
  • 2008 : premier achat de maïs au Geves venu s’installer à La Pouëze.
  • 2013 : première coupe de maïs à 50 cm du sol.