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En post-sevrage aussi, il chasse le kilowatt

Sans le savoir, certains de leurs porcelets testent une nouvelle approche du chauffage en pots-sevrage. Avec de premiers résultats encourageants.

 

AT Bas Rouge 1.2«La première bande chauffée de cette manière va partir pour l’engraissement vendredi ou lundi prochain» précise Denis
Rétif, l’un des associés du gaec du Bas Rouge à St Aubin des Châteaux.

 

Cet élevage a décidé, il y a quelques mois, et sur proposition du groupement « Terrena porcs », de tester un dispositif de chauffage localisé en post sevrage.

 

 

 

« Jusque-là, en effet, nos 6 salles, qui comportent chacune deux cases de 75 animaux, étaient conduites en tout électrique, et avec des aérothermes. Mais la perspective de voir les tarifs de l’électricité augmenter fortement nous incite à chercher d’autres solutions.

 

En effet, quand, au démarrage du post-sevrage nous adoptons une consigne de 27,6°C, c’est toute la salle qui est chauffée à ce niveau. Pourtant, c’est surtout lorsqu’ils sont inactifs ou couchés que les jeunes porcs nécessitent une telle température. Il y a donc du gaspillage.» 

 

 

Toit amovible

Avec le concours de Terrena et Proval, le gaec a donc installé cet hiver, dans l’une de ses salles, des niches au toit amovible et à l’intérieur chauffé par des lampes. Principe de fonctionnement : à l’heure du repos – celle où leurs besoins en calories sont les plus importants – les porcs se réfugient sous la niche douillette. Pour y dormir, le tapis attractif qui les y accueille est, il est vrai, moins rude et moins froid que les caillebotis !

 

 

«Mettre en place cet ensemble a été assez simple. Les arrivées électriques étaient là, il a suffi d’installer quelques prises supplémentaires pour les lampes, ainsi qu’une sonde de température sous l’un des nids. Dans un premier temps toutefois, nous avons un peu tâtonné.  

 

Avec les techniciens, nous avions pensé installer deux ensembles de niches à chaque extrémité de la case, pour répartir les animaux.

 

 

 

Mais à l’usage, nous avons constaté que tous voulaient se réfugier sous le même nid qui, du coup, s’est avéré trop petit. Nous avons donc regroupé les abris au même endroit et désormais tout se passe bien.»

 

Ici , pour les besoins de l’expérimentation – conduite dans le cadre des «Sentinelles de la Terre » – le dispositif comporte en outre deux compteurs (l’un pour cette salle l’autre pour une salle « témoin » chauffée exclusivement par aérotherme) et une bascule pour la pesée. Dans cet élevage – où les porcs passent 8,5 semaines en post-sevrage – la première bande à bénéficier de ce système est entrée le 4 février.

 

Des résultats au bout de 15 jours

 

«Dans la pratique c’est très simple. Dans les autres locaux je démarre les aérothermes avec une consigne de 27,6°C, mais dans celle-ci elle n’est que de 21°C pour la salle, et en revanche, de 28°C sous les abris. » Restait à observer et comparer les résultats, grâce aux compteurs. «En cette période, évidemment hivernale, et marquée par quelques périodes de froid et de gel, au bout de 15 jours, il y avait déjà des résultats sensibles.  

 

Dans la salle équipée d’un simple aérotherme, la consommation avait été de 1 184 kW/h ; dans l’autre elle s’était limitée à 460 kW/h, soit 204 kW/h pour l’aérotherme plus 256 kW/h pour les lampes des nids. Pas moins de 62% de différence ! » Les observations se sont confirmées lors des relevés suivants avec, au bout de 21 jours, des consommations cumulées de 1 642 kW/h pour la salle témoin et 579 (323 + 256) pour celle équipée.

 

«Déjà, au bout  de 15 jours les lampes des nids ne se mettaient plus en route: les porcelets se chauffaient eux mêmes et la sonde indiquait une température souvent supérieure à 28°C ! Après 28 jours, les animaux prenant du gabarit et du poids, j’ai levé les toits et retiré les lampes. » remarque Denis Rétif.

 

AT Bas rouge 6Les compteurs affichaient alors 1 819 et 601 kWh/h (345 + 256).

 

Au terme des 8 semaines, l’écart de consommation est de 1 294 kWh/h entre les deux salles, celle chauffée par aérotherme en ayant consommé 1 912 et l’autre 618, soit 68% de moins. 

 

« Bien sûr, les écarts seront bien moins importants en période estivale ou automnale, note Laurent Rétif, le frère de Denis.

 

 

Mais déjà à ce stade, l’objectif d’un retour sur investissement – prévu sur 6,5 à 7 ans – semble réaliste. Il pourrait même s’avérer plus court si les tarifs d’électricité augmentent autant que certains le craignent.

 

Mais c’est aussi parce que le coût de l’équipement (de l’ordre de 3 500 à 4 000 e par salle) est bien moins élevé que certains autres que nous avions vus et que l’on n’aurait pas pu amortir. Chez les éleveurs où la durée de post-sevrage est moins longue, avec donc une rotation plus rapide des bandes, le retour devrait même être encore plus rapide. »

 

L’essai auquel ils participent est prévu pour deux ans. Mais d’ores et déjà les deux associés le disent : « Si cela est financièrement faisable, il n’est pas impossible que nous équipions d’autres salles avant cette échéance. »

 

Gwenaël Demont

 

L'exploitation

Gaec du Bas Rouge (St Aubin des Châteaux)

  • 3 UTH
  • 2 associés : Laurent et Denis Rétif.
  • 1 salariée : Laetitia Rétif.

Productions

270 truies en naisseur engraisseur

  • 900 places de post-sevrage en 3 lots.
  • 1 500 places d’engraissement.
  • 100 laitons livrés toutes les
  • 3 semaines. Conduite en 7 bandes avec sevrage à 28 jours. 
  • Fabrique d’aliments à la ferme depuis 2008

 

Surfaces

100 ha dont 60 ha de céréales (blé et triticale) et 40 ha de maïs-grain.

Dates clés

  • 1986: Installation des parents en veaux sevrés et taurillons
  • 1990 : création de l’atelier porcin, d’abord en plein-air
  • 1995 : construction d’en premier bâtiment (verraterie/gestante/maternité) avec 90 truies
  • 2001 : Installation de Laurent. Passage à 250 truies.
  • 2006 ; installation de Denis à la suite du départ en retraite de son père
  • 2012 : création d’un poste de salarié au départ en retraite de leur mère.