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En santé digestive, il ose l’alternative

Essai transformé! Testé sur cet élevage un additif naturel a contribué à limiter la présence des colibacilles en post sevrage. Il y est désormais incorporé en routine dans l’aliment.

 

Changement de vêtements et douche obligatoire, n’entre pas qui veut dans l’élevage d »Evelyne et Daniel Pelluau ! Pour ces éleveurs multiplicateurs, c’est, il est vrai, une première condition visant à relever l’enjeu de maîtrise sanitaire. Mais, en s’impliquant dans les programmes de Terrena en faveur de la dé-médication via des alternatives nutritionnelles, ils ont souhaité aller bien au-delà.

 

« De toute manière, expliquent-ils, nous avons toujours voulu travailler en aliment blanc. » Et si possible pousser la démarche le plus loin possible dans cet élevage conduit en quatre bandes avec mise-bas toutes les cinq semaines. Les porcelets y séjournent d’abord en nurserie sur sol plastique, (420 places), puis en post-sevrage sur caillebotis avant de passer dans l’une des 3 salles d’engraissement. 

 

« Travailler en aliment blanc, un objectif »

 

« Bien sûr, remarquent ces éleveurs, il y a quelques années encore, pour maîtriser les pathologies en premier âge, nous devions recourir à la colostine, mais essentiellement à la pompe doseuse, jamais de manière systématique, et toujours en adaptant la riposte à l’ampleur de l’attaque. » Avec tout de même une petite difficulté de mise en oeuvre : « Vu cette volonté de réagir au coup par coup, et du fait que nous sommes plusieurs à travailler sur l’élevage, le mode et la rapidité de réaction pouvaient différer d’un  intervenant à l’autre. »

 

AT Pelluau

C’est l’une des raisons qui ont poussé Daniel et Evelyne Pelluau à s’intéresser à d’autres solutions, à la fois alternatives aux antibiotiques et agissant en continu. Principal problème rencontré sur l’exploitation à l’époque : « I l y avait des épisodes récurrents d’Escherichia coli au sevrage et les transitions ne se passaient pas toujours bien. » A un moment donné le taux de perte en post-sevrage devenait préoccupant, près de 4%. « Avec le vétérinaire et le technicien nous avons cherché comment réagir ».

 

 

 

Dans « l’arsenal » proposé alors (2013), des alternatives existent via des aliments destinés au 2e âge : on y incorpore, « en routine », un extrait végétal qui, en favorisant la digestion et le niveau d’absorption des aliments, contribue à limiter les inflammations intestinales et l’apparition de l’iléite. Daniel Pelluau qui l’emploie, remarque : «Depuis que j’utilise cet aliment 2e âge, je n’observe plus de dérapage au niveau des diarrhées. » Mais à l’époque il n’y a pas de solution qui viserait à fragiliser de manière spécifique les colibacilles. C’est alors que, en 2014, dans le cadre des «Sentinelles de la terre » Terrena propose à des éleveurs de tester des additifs alimentaires pour réduire l’apparition de l’iléite (Nutri Démétyl) » et pour contrôler la colibacillose (Nutri Démécol).

 

 

L’un et l’autre correspondent en effet aux deux pathologies les plus courantes et nécessitant le plus souvent de recourir aux antibiotiques. L’élevage d’Evelyne et Daniel Pelluau est l’un des 4 qui a testé ce second programme via un essai dont le protocole a été élaboré entre vétérinaire, technicien et éleveur. 

 

Le Démécol associe des acides organiques aux vertus antimicrobiennes, un composé bioactif végétal limitant la prolifération des bactéries, et des huiles essentielles qui rendent perméable la membrane des bactéries. «Ce supplément a ainsi la propriété de fragiliser la paroi des « mauvaises » bactéries – les GRAM négatives – tout en préservant la flore de barrière qui va alors pouvoir jouer à plein son effet », explique Sylvain Lebas, spécialiste nutrition porcs chez Terrena.

 

 

« Il était logique d’aller au bout »

 

porcelets 3Très vite Evelyne et Daniel Pelluau observent alors des mieux : « Tout de suite, la couleur des déjections a changé, signe que ça marchait plutôt bien. » Et bien sûr plus besoin de recourir aux antibiotiques. Chez eux ce « régime » s’est ensuivi d’une baisse des pertes et d’un arrêt du traitement de transition entre 1er et 2e âge. Adeptes du Kefir depuis 2 ans – « chez nos porcelets il est semé sur le tapis et, pour les autres âges, incorporé à du maïs humide » – et Evelyne estiment que ce probiotique a lui aussi joué un rôle dans l’amélioration de l’équilibre sanitaire de leur élevage.

 

 

« Pour autant, nous n’envisageons pas d’arrêter le Démécol ». D’ailleurs, à l’usage, et au cours de l’essai « Sentinelles de la Terre » auquel ils ont participé ces éleveurs se sont interrogés : « Utiliser le Démécol en additif c’était bien, mais pourquoi donc n’était-il pas proposé, en routine, dans l’aliment 1er âge ? Ce serait ainsi beaucoup plus pratique et il y a une logique à aller ainsi jusqu’au bout de la démarche. » Leur voeu a été entendu :
le Nutri Demecol est désormais incorporé directement dans l’aliment 1er âge qu’il reçoit  une formule qui a aussi convaincu une trentaine d’autres éleveurs du groupement.

 

Entre ses efforts de maîtrise de tous les paramètres et le recours à ces alternatives alimentaires et digestives, Evelyne et Daniel Pelluau se disent plutôt satisfaits : « Depuis fin 2014, nous n’utilisons plus de colistine en nurserie. Nous pensons qu’il y a aussi des effets sur l’efficience alimentaire et donc sur les quantités de protéines consommées. Et sur nos porcs à l’engrais nous avons gagné 5 jours à l’abattage. Ces démarches sont aussi des éléments de réassurance et de sérénité, même si les efforts restent à poursuivre. Mai s en plus, on a la satisfaction d’avancer dans le bon sens. Personnellement, je pense qu’il serait bien d’avancer encore aller plus vite dans le sens des aspirations sociétales, et notamment au regard des antibiotiques ».

 

Gwenaël Demont