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Le sous-solage contre le décrochage

Combattre l’hétérogénéité intra-parcellaire,un objectif sur cette exploitation. Creuser des fosses pédologiques y a permis de détecter les bonnes solutions.

 

 

«Installé pour la première fois en 2014, le lupin a confirmé ce que nous soupçonnions depuis quelques années sur d’autres cultures » explique Eric Hérillard, du gaec de La Basse Eprunière à Miré. «Nous pratiquons le sans-labour depuis 25 ans et, cette année-là, nous avons décidé d’allonger nos rotations en passant de quatre à six cultures.»

 

20151125_GaecBasseEpruniere (3)Le lupin, à destination de l’alimentation humaine et sous contrat, a été l’une des deux nouvelles productions ainsi introduites. «Nous l’avons semé sur 54 hectares, le 20 septembre 2014. C’est une plante qui lève assez lentement et il faut surveiller les limaces et le salissement. Mais à l’automne, la levée nous semblait satisfaisante.» C’est donc au printemps suivant seulement – «il est vrai très pluvieux » – que les associés ont observé des « trous » sur la parcelle. «En certains endroits, les plantes avaient totalement disparu sur peut-être 10% de la sole. Visiblement il s’agissait de zones plus humides dans lesquelles elles ne s’étaient pas enracinées ou n’avaient pas fait de nodosités. »

 

Bien plus tard, à la récolte, en août 2015, le phénomène se confirme: «Notre moissonneuse est en effet équipée d’un capteur de rendement. Globalement celui-ci était correct -environ 30 quintaux sur l’ensemble de la parcelle-mais avec des variations allant de zéro à 60!»

 

«De 0 à 60 quintaux»

 

L’hétérogénéité intra-parcellaire apparaît ici très marquée. Mais elle était déjà pressentie par Eric Hérillard : « J’avais depuis quelque temps l’impression que, malgré le non labour systématique, mes sols manquaient de vitalité.» Du coup, dès octobre 2014, et avec le concours du service agronomie de Terrena, quatre fosses pédologiques avaient été creusées, à 1,80m et en plusieurs endroits de l’exploitation.

 

« Elles ont mis en évidence le fait que la quasi totalité des surfaces de la ferme comportent une semelle localisée à 30 ou 40cm de la surface et d’une épaisseur de 15 à 20 cm. Mais au dessous la structure apparaissait correcte. En faisant sauter cette barrière on devait pouvoir améliorer les choses. » Sans trop hésiter, ces exploitants décident alors de s’équiper d’une sous-soleuse à dents droites, descendant à 45cm. «Nous l’avons utilisée pour la première fois en 2015 avant les semis de maïs et de pois de printemps, et en intervenant sur la ligne de semis, à 60cm d’écartement. ». Une tâche facilitée par le fait que l‘exploitation est équipée en guidage RTK.

 

AT Herillard 3.3Au fur et à mesure, au fil des récoltes, il est prévu de travailler ainsi toutes les parcelles de la ferme. Certes, le coût de ces interventions est non négligeable: 15000€ pour l’outil attelé au tracteur de 240ch, sans parler du carburant (25l/ha) et du temps passé pour traiter ainsi environ 20ha/jour.

 

«Sans oublier celui nécessaire pour recharger les dents qui s’usent tout de même assez vite. » Un travail réalisé dans l’atelier de cette exploitation, où l’on ne regrette rien cependant. « Il y a sans doute quelques années que nous aurions dû le faire.

 

 

Car au bout du compte, ce n’est pas l’investissement qui coûte cher, mais les quintaux que l’on ne récolte pas! Et là, nous espérons bien un retour. » Notamment sur les lupins, semés à nouveau cette année, sur 33ha, mais cette fois sur une parcelle ainsi décompactée. 

 

Les quintaux perdus, plus chers que le décompactage

 

Quant aux résultats: «Dès les levées suivantes, nous avons observé des effets, au moins visuels, sur les cultures. Côté rendements il est évidemment encore un peu tôt pour conclure. Mais tout ne peut pas se faire en un jour. Il faut du temps avant que la vie du sol ne se réorganise et ne reprenne tous ses droits.» 

 

Pour aller encore plus loin, les associés viennent de faire réaliser la carte de résistivité des sols sur la totalité de l’exploitation. « Les relevés ont été faits à la mi-novembre. Cela devrait  nous permettre d’affiner nos interventions et, étant équipés en conséquence, de pousser aux maximum nos possibilités de pratiquer la modulation intra parcellaire, tant en matière de
fertilisation que pour les doses de semences.

 

L’objectif, c’est vraiment de faire progresser nos marges. Tant qu’à avoir des hectares autant qu’ils produisent au mieux!»

 

 

Gwénaël Demont

 

L'exploitation

GAEC de la Basse Eprunière – Miré (49) – 2 associés

Surfaces

300 hectares dont :

– 90 ha de blé
– 37 ha d’orge
– 37 ha de colza 
– 21 ha de pois d’hiver
– 11 ha de pois potager 
– 50 ha de maïs ensilage
– 33 ha de lupin sous contrat

Productions animales

  • Membre d’une SCL (1,5 Ml avec 170 vaches laitières)

Dates clés

 

  • 1985 : installation de Philippe Bertault avec ses parents
  • 1987 : installation d’Eric Hérillard
  • 2012 : création de la SCL avec un tiers