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Lin oléagineux : bilan de la première collecte

La première campagne de production de lin oléagineux a été bouclée fin juillet, avec un peu d’avance et dans des conditions plutôt favorables. C’est alors l’occasion de faire le bilan de la campagne, avoir le ressenti des 112 producteurs pionniers et dessiner les perspectives pour l’année à venir.

 

Pour les liniculteurs, cette première année d’emblavement a fait l’objet d’un suivi et d’une formation technique tous particuliers. La moisson a notamment focalisé les attentions. En effet, elle était jusque-là tributaire d’une mauvaise réputation auprès des agriculteurs, en raison des dommages que la tige de lin, ligneuse, pouvait engendrer sur les machines.

 

C’est pourquoi les responsables techniques de la coopérative, avec le groupe de producteurs de lin, s’est préparée très en amont, dès février, afin d’assurer le succès de cette dernière étape, cruciale dans la réussite de la culture.

 

DSC_2377Les 2 sessions de formation au réglage des moissonneuses batteuses, réalisées par Nicolas Thibaud, expert en machinisme agricole, ont bien porté leurs fruits. La très grande majorité des adhérents a très bien vécu cette moisson, avec des lins qui « rentraient bien dans la machine, à condition de relever le rabatteur ».

 

Les conditions météo, avec un temps chaud et sec dans la durée, ont largement participé à cette bonne collecte. Sur les 992 ha en place, 1895 t de graines de lin ont été récoltées.

 

Cela correspond donc à un rendement moyen de 19 quintaux, très légèrement inférieur à ce qui avait été espéré (20 quintaux).

 

Les premiers résultats de l’étude menée par le service agronomie de Terrena sur les pratiques culturales des liniculteurs, permet d’identifier des étapes qui semblent être capitales pour le succès de la culture et la garantie d’un bon rendement.  C’est tout d’abord la qualité de l’implantation qui semble avoir un impact sur le rendement. Le terrain doit être préparé demanière régulière et fine, et ne pas présenter de mottes. Ensuite, la précision des interventions fongicides et régulateur joue également sur le bon développement de la plante: les fenêtres d’intervention sont étroites et doivent à tout prix être respectées pour un résultat optimal.

 

Enfin, le type de sol a bien entendu un impact fort sur le rendement final : les sols de groies ont engendré de meilleurs rendements que les sables séchants ou les limons hydromorphes. Le lin a souffert de l’excès d’eau dans les zones les plus humides. Du côté de la qualité des graines, sur l’ensemble des apports, celle-ci semble être assez hétérogène. La poursuite de l’étude agronomique devrait pouvoir donner quelques pistes concernant les facteurs favorisant la qualité des graines de lin (pourcentage de matière grasse des graines, et teneur en oméga 3).

 

DSC_2370La campagne se conclut donc sous de bons hospices pour le développement de cette culture aux mutliples atouts agronomiques, environnementaux et nutritionnels. Les prévisions d’emblavement pour la récolte 2016 dépassent les 1500 ha.

 

Plus de 40 nouveaux producteurs ont été séduits et rassurés par cette année de test, ce qui porte à 141 le nombre de producteurs de lin. Cela est plutôt de bonne augure pour la construction d’une filière lin qui se veut durable.

 

 

 

 

Témoignage : Laurent Servant, agriculteur céréalier sur la commune de Vendeuvre (86)

« Je suis globalement satisfait de cette nouvelle culture sur mon exploitation. L’atout principal que j’y vois avec le recul de cette première campagne, est au niveau de mon organisation de travail. Les interventions sont décalées par rapport au tournesol ce qui m’a permis d’étaler les périodes de travail. C’est un confort non négligeable. Ensuite, la récolte a eu lieu en décalé du blé, mais contrairement à ce que j’attendais, j’ai moissonné le lin avant le blé! J’avais quelques zones versées mais que j’ai pu tout de même moissonner. Au niveau pédologique, comme beaucoup de cultures, le lin préfère les bonnes terres… Mais j’ai noté des pistes d’amélioration pour l’année prochaine car je pense que mon sol était un peu trop tassé cette année.

 

Concernant les ravageurs, ce sont les mulots qui sont le plus à surveiller. L’année prochaine j’implanterai dès le début de la campagne, des perchoirs à éperviers dans les zones à risques. Enfin, au niveau des adventices, le programme conseillé a été très efficace, mes parcelles de lin ne présentaient quasiment pas de mauvaises herbes. Pour un effet positif sur une diminution de la résistance de certaines graminées plus largement au niveau de l’exploitation, il faudra attendre quelques années pour avoir un peu plus de recul. 

 

Au final, j’ai suivi assez scrupuleusement les recommandations techniques de la coopérative et la campagne s’est bien déroulée. J’ai juste diminué la dose d’azote préconisée (70 unités au lieu de 100), car le développement était jugé suffisant. J’arrive à un rendement de 19.7 qtx, qui se situe dans la moyenne de la coopérative. Pour terminer, nous avons encore des pistes d’amélioration sur la récolte et l’utilisation des pailles de lin, qui sont difficiles à broyer et enfouir, mais qui pourraient trouver de nouveaux débouchés valorisants, comme les éco-matériaux par exemple. »

Témoignage : Eric Jallet, agriculteur sur la commune de Vouzailles (86)

 

« La campagne s’est globalement bien passée pour moi. Notamment la récolte qui s’est déroulée parfaitement sous un temps chaud et sec exceptionnel. De plus, j’ai pu vendre ma paille de lin, ce qui a simplifié le travail de la parcelle après récolte. En ce qui me concerne, le point positif majeur a été l’accompagnement et le suivi technique fournis par l’équipe technique de la coop.

 

La culture est relativement simple car elle demande beaucoup moins d’interventions qu’un colza (près de moitié moins chez moi). Par contre elle est assez technique car il faut faire les interventions à des stades bien précis. Au niveau du désherbage, le programme recommandé, que j’ai suivi, a bien fonctionné. Je vais à nouveau implanter du lin pour la récolte 2016, sur une surface équivalente à 2015 (5.5ha). En2017 j’envisage d’augmenterma surface.»