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L’épinard façon La Nouvelle Agriculture®

  Mâche, jeunes pousses, salades et muguet. A Saint-Julien-de-Concelles, non loin de Nantes, Eric Harrouet mène son entreprise de maraîchage en conjuguant quatre productions seulement. « On a arrêté les radis et les poireaux. » Concentrée sur des marchés porteurs, son exploitation n’a plus rien à voir avec celle de ses parents. « J’ai pris leur suite en 1988. A l’époque, ils travaillaient sur trente hectares. » Aujourd’hui, Eric Harrouet est à la tête de 270 hectares répartis entre plusieurs abris multichapelles, les premiers datant de 2003. Le reste est en plein champ avec une partie sous petits tunnels plastiques l’hiver. Sa société Eripac, dont Terrena possède 40 % du capital, exploite sept lignes dédiées au lavage, tri optique et conditionnement de mâche en barquettes et de feuilles coupées sous sachets (1).
La mâche est cultivée toute l’année. C’est la production principale avec 3 500 tonnes par an. Viennent en second les jeunes pousses à raison de mille tonnes : roquette, Red Chard, mâche en feuilles libres et surtout épinard, pour six cents tonnes à lui seul. L’avantage de ce dernier est qu’il peut être produit toute l’année, en plein champ l’été et sous grands abris l’hiver. « J’ai développé ces cultures de jeunes pousses depuis 2015, date à laquelle j’ai rejoint Val Nantais qui effectue la totalité de la commercialisation. La gamme se développe fortement depuis deux ans. » Malgré la mécanisation, les travaux requièrent toujours beaucoup de main d’oeuvre. Ainsi la récolte à l’automotrice des jeunes pousses effectuée chaque matin nécessite quatre personnes pour la mise en caisses. « Au total, nous employons soixante salariés en permanence mais pendant le pic du muguet nous sommes cinq cents personnes sur une semaine. » Les six hectares de muguet sont exploités dans une société indépendante appelée Lilyval. Ils sont cultivés pour moitié sous châssis et pour l’autre sous grands abris. Les salades, neuf cents tonnes de laitues et romaines, sont cultivées en plein champ uniquement.

 

Un passage de bineuse

 

Ce printemps, Eric Harrouet est le premier maraîcher à cultiver l’épinard La Nouvelle Agriculture® à la demande de Terrena. Une démarche dans laquelle il fonde beaucoup d’espoirs : « Il faut qu’on avance, peu à peu, on nous enlève toutes les molécules avec lesquelles on travaillait. On doit trouver des solutions. Je préfère développer La Nouvelle Agriculture® plutôt que de me mettre au bio. » Sur toutes ses cultures, il avait déjà franchi un pas important : « Depuis six ans, nous ne faisons plus de désinfection du sol. » L’arrêt du métamsodium, interdit depuis quelques mois, est une bonne chose selon lui. « J’utilise des engrais liquides azotés et du patenkali » un sulfate de potassium riche en magnésie autorisé par ailleurs en agriculture biologique. Pour le désherbage, le maraîcher s’est équipé de deux bineuses de haute précision guidées par capteurs vidéo de marque Garford. L’une, achetée en février, servira sur les cultures en rangs de jeunes pousses. L’autre, acquise il y a deux ans, travaille tout autour des salades. « A raison de mille mètres à l’heure, il faut 4 à 5 heures à une personne pour biner un hectare. » De toutes les cultures, l’épinard était la plus facile pour démarrer une production La Nouvelle Agriculture®. Pas besoin de désherbage chimique, le binage y pourvoit amplement d’autant que le cycle est très court : « En été, 22 à 23 jours suffisent entre le semis et la récolte. » La bineuse passe entre les rangs à peine l’épinard germé et sorti de terre, au stade cotylédons. « Un seul passage suffit. » L’épinard couvre très vite le sol et étouffe les mauvaises herbes. Un amendement organique est apporté au semis à raison de 10 tonnes à l’hectare. Un engrais liquide organique est pulvérisé deux fois à raison de 250 litres à l’hectare, une fois au stade cotylédon puis à quatre feuilles. « Cela nous coûte très cher, trois fois le prix de l’engrais liquide classique. Cela reste indispensable faute de quoi les épinards jauniraient par manque d’azote. »
Pour démarrer ce printemps, une parcelle d’un hectare est emblavée progressivement. Elle sera semée en mâche à partir de l’été. « On a réservé dix hectares sur l’année pour couvrir les besoins commerciaux.» « J’espère que l’on développera La Nouvelle Agriculture® sur toute une variété de salades et que l’on parviendra ainsi à revaloriser nos produits. Les grands abris sont un atout pour développer le sans chimie. On travaille avec extraits végétaux/biostimulants, des produits de biocontrôle et des répulsifs pour les insectes. » Le maraîcher attend beaucoup des évolutions technologiques : « Je rêve de robots autonomes qui travailleraient 24 sur 24 pour gérer l’aération des petits tunnels et parfaire le travail de la bineuse sur les rangs. »
DOMINIQUE MARTIN
(1) Début 2016, la coopérative maraîchère Rives de Loire dont Eric Harrouet était le président (9 producteurs, 12 000 tonnes de légumes, dont 5 000 tonnes de mâche, 16 millions de chiffre d’affaires) a rejoint l’organisation de production Terrena-Val Nantais.