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Notre philosophie, qualité, valeur et bien-être

 « Familiale, durable, rentable et agréable. » C’est ainsi que Gaëlle Taniou et Romain Gautreau envisagent leur association. Frère et soeur, ils ont repris la ferme de la Fontaine Brisset à Pornic. « Nous sommes la cinquième génération à vivre de l’agriculture ici. » Gaëlle, 39 ans, est l’aînée et la dernière installée. Elle a pris la suite des parents en janvier 2018. Romain, 28 ans, l’avait devancée de trois années avec une idée très précise : l’apiculture, sa passion. Le gaec détient aujourd’hui 500 ruches réparties sur 35 emplacements dans un rayon de 25 kilomètres. « Je pense en rester là. » Le pari semble gagné : « J’ai eu zéro mortalité cet hiver. Je mise beaucoup sur la génétique en changeant souvent de reines. Les rendements sont bons. Je pense arriver à sept tonnes cette année. » La totalité du miel est mis en pot à la ferme et vendu en circuit court sur le pays de Retz.
La famille s’était investie dès 1986 dans un tout autre élevage. Abandonnant les moutons, puis le lait, les parents Marie-Anne et Philippe avaient peu à peu spécialisé la ferme sur le porc et mis leurs 90 hectares de terres en céréales, blé et maïs, pour les nourrir. Aux enfants, ils laissent un élevage de 130 truies pour environ 3500 porcs charcutiers engraissés par an. Une taille limitée que ni Gaëlle ni Romain n’envisagent d’augmenter. Ils partagent la philosophie des parents. Miser sur des performances élevées : « Nous sommes à 12,3 porcelets sevrés par portée. » Produire une viande de qualité : « On vise la valeur ajoutée en s’appuyant sur les nouvelles façons de voir l’élevage ». Les parents furent des pionniers du porc La Nouvelle Agriculture®. La démarche rémunère les efforts des éleveurs pour assurer un haut niveau qualitatif. La nourriture des porcs est sans OGM et enrichie en graines de lin. Elle garantit un niveau satisfaisant d’omégas trois dans la viande. Aucun traitement antibiotique n’est pratiqué après le sevrage des porcelets. « Terrena, nous sommes les seuls à faire tout cela en France. » Les porcs bénéficient d’une plus-value source de valeur ajoutée une fois les surcoûts alimentaires retirés : « Les premières années ont demandé beaucoup d’essais mais aujourd’hui c’est rentable.C’est une démarche durable car les gens cherchent de la qualité et sont soucieux de leur santé. Et on a une grosse différence sur le plan gustatif. » Gaëlle est fière de son produit. Ambassadrice de La Nouvelle Agriculture® auprès des consommateurs, elle participe à des campagnes de communication. Cependant, devenir éleveuse fut loin d’une évidence. Après un BTS en productions animales à Laval, elle est conseillère en élevage bovin pendant quinze ans en Mayenne. « En porc, une femme n’était pas facilement acceptée. » Elle ne pensait pas du tout s’installer : « Je ne me croyais pas capable de tout gérer. Un éleveur doit savoir tout faire. Cela me semblait trop de responsabilités. » Lorsque les parents s’apprêtent à vendre, son sang ne fait qu’un tour. « Je suis très attachée à la ferme. Ce n’était pas possible de la perdre. J’ai décidé de me lancer. » Gaëlle choisit de bien se barder. « J’ai suivi un certificat de spécialisation dans le porc aux Trinottières pour avoir ma propre vision des choses, ne pas dépendre des parents. »

Maternités bien-être et repeuplement

La cotte endossée, l’éleveuse modifie doucement quelques habitudes. « J’ai changé un peu la ration des truies et accentué la biosécurité. Je passe plus de temps en maternité, les truies sont plus calmes. Je fais plus attention au mélange quand on les met en groupes en veillant à ce qu’elles se connaissent avant. J’ai mis en place un protocole à base d’huiles essentielles pour les calmer. » En maternité, les truies sont installées par rang de portée : « Cela facilite le travail notamment pour les adoptions. » Des ajustements de détails dit elle : « Pendant ma formation, j’ai réalisé que les parents faisaient déjà très bien les choses. Ils avaient pensé à transmettre un atelier moderne et fonctionnel.» Etre engagé dans La Nouvelle Agriculture® va au-delà du cahier des charges. « On évolue vers le préventif. » En engraissement, l’éleveuse a augmenté d’un soupçon la surface par porc : « Les performances sont meilleures, il y a moins de concurrence pour la nourriture et moins de comportements déviants. » Les audits du bien-être conduits avec l’outil Tibena font leur effet : « Aucun souci n’a été relevé mais cela m’a sensibilisée. J’ai mis plus de jouets pour les porcs et de la paille, quelques poignées suffisent, pour qu’ils s’amusent. Chez les truies, on a détecté un peu de comportements stéréotypés. Je leur mets de la paille ou du papier. » Le bouleversement est à venir. Fin 2020, Gaëlle compte rebattre les cartes de son élevage. Les truies passeront toutes en cases de maternité bien-être. Elles seront libres de bouger pendant tout l’allaitement. « Je vois bien leurs comportements, j’ai envie qu’elles soient mieux. » Le bâtiment sera agrandi et le nombre de truies baissera à 120. Auparavant, l’élevage sera totalement dépeuplé puis repeuplé en vue de l’assainir : « On y gagnera en performances. » Des travaux aideront à gagner en biosécurité notamment face à la menace de la fièvre porcine africaine. Le logement des gestantes et la verraterie seront refaits. « Je veux améliorer la circulation des hommes et des animaux entre bâtiments. » Le moment est propice à de nouveaux emprunts : « On arrive au bout de nos amortissements. » Gaëlle est confiante en l’avenir : « Je pense qu’on aura de bonnes années. A condition de miser sur une production locale et française de qualité et sur les nouvelles tendances de consommation. Des marchés sont à prendre auprès des collectivités locales, dans la restauration collective et on a tout pour développer la viande de porc de qualité au rayon boucherie des grandes surfaces. »
DOMINIQUE MARTIN