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Télégonfler, c’est gagner !

Cette cuma est la première du département à s’être équipée, l’an passé, du télé-gonflage. Elle dresse un premier bilan plutôt positif de son utilisation.

 

«Notre équipement en télégonflage découle des besoins croissants de quelques adhérents en matière de semis » explique Pierre-Antoine Hoinard, le chef d’atelier de la cuma des Eleveurs. 

 

Atélégonflage 1« Notre précédent combiné de semis – en 4 mètres – devenait trop juste pour eux. Plutôt que d’investir individuellement, ils ont décidé d’acheter en cuma, un combiné en 6 mètres, avec un semoir porté Amazone et une trémie frontale de 1 500 l.

 

Mais du coup, et avec le tracteur de 270 ch affecté à cette tâche, le poids de l’ensemble dépasse 12 tonnes. Nous nous sommes inquiétés de l’effet de cette masse sur les sols. Notamment quand les conditions sont limites, par exemple lors de la destruction des couverts fin d’hiver. »

 

 

Pour parer cet inconvénient, on aurait pu élargir la monte de pneus (aujourd’hui en 800 à l’arrière et 710 à l’avant), et adopter un compromis entre route et champ pour la pression de gonflage. « Mais cela nous paraissait imparfait. » Autre hypothèse, opter pour des roues jumelées, «mais les adhérents n’étaient pas trop partants car, du fait de la largeur de l’ensemble, on entrait alors dans les contraintes du convoi sur route. »

 

Restait la solution du télé-gonflage, à l’intérêt renforcé par l’ampleur des trajets sur route (25 à 30 km de distance entre les parcelles les plus éloignées).

 

Le montage assuré par la Cuma

Avant de se lancer, toutefois, les responsables ont interrogé un entrepreneur de la région, déjà équipé. « Ce qu’il nous a dit sur les économies de carburant, et surtout la longévité des pneus, nous a convaincu. »  

 

Atélégonflage 3Début 2014, la cuma a donc acheté un kit de gonflage, pour 3 700 €. « Après avoir  réalisé le perçage des jantes, nous avons assuré nous-mêmes, à l’atelier, et sans difficultés majeures, le montage des vannes, flexibles, conduites métalliques et du boitier en cabine. Soit environ 30 heures de main d’oeuvre. »

 

Dès février, la technique a pu être utilisée, en commençant par les semis de pois, et avec succès, « dans une année, il est
vrai, plutôt favorable. » 

 

 

A l’usage, l’outil s’avère simple : «Nous avons enregistré les valeurs de consigne sur route (environ 2,4 bars) et au champ (0,8 à 0,9).  Lorsqu’il arrive sur site, il suffit au salarié qui pilote l’ensemble d’appuyer sur le bouton « champ » pour assurer le dégonflage quasi immédiat. On peut si on le souhaite – par exemple lorsqu’il n’y a pas d’outil à l’avant – choisir une pression différente entre l’essieu avant et l’essieu arrière. »

 

Pour le gonflage,  en revanche, la procédure est différente, puisqu’il faut au moins 15 minutes pour retrouver la pression initiale. « Dans ce cas, lorsque le travail se termine nous anticipons le dégonflage sur derniers rangs travaillés, lorsque la trémie est quasiment vide. Il se poursuit pendant que nous préparons l’ensemble au transport et s’achève durant le trajet, sachant qu’à partir de 1,5 bars il est possible de prendre la route. »

 

L’opération n’a pas d’impact sur la sécurité : en effet l’une des deux bonbonnes situées à l’arrière du tracteur priorise la demande de pression nécessaire au freinage s’il en est besoin. « Pour faire plus vite, il aurait fallu se doter d’un compresseur additionnel, mais son coût est plus élevé (autour de 5 000 €). On se reposera sans doute bientôt la question car la cuma envisage l’achat d’une tonne de 20m3 dont le poids justifiera probablement un télégonflage plus performant.

 

Atélégonflage 6A l’usage, Pierre-Antoine Hoinard a repéré peu de contraintes : «Au début nous avions un peu peur d’accrocher les parties saillantes de cet équipement (flexibles et conduites sur les ailes notamment).»

 

Mais à ce jour, il n’y a pas eu de problèmes. Quant à l’entretien: «Il suffit de graisser régulièrement – un demi-coup de pompe toutes les 50 heures – les valves tournantes des essieux et de fermer la vanne d’air si le tracteur reste à l’arrêt plusieurs jours.» Le coût, pour sa part reste négligeable : quelques centimes par hectare. 

 

 

Des mesures en cours 

 

Quant à évaluer l’intérêt de la technique, Pierre-Antoine reste prudent. « Nous observons, bien sûr une réduction du patinage, sans nuire au débit de chantier. Nous ne voyons pas non plus de bandes jaunies sur les céréales ainsi semées. Mais il faudra quelques campagnes – et des années plus délicates que 2014 – pour faire un vrai bilan ».

 

La fédération des cuma observe de près l’expérience. Elle a notamment fait des relevés d’empreintes au champ. « Mais surtout », indique Gérard Poujol un de ses animateurs, « d’ici quelques semaines, et avec le déchaumage sur couverts végétaux, nous allons réaliser des mesures objectives de patinage et de consommation, en vraies conditions de traction cette fois ! » Affaire à  suivre.

 

Gwénaël Demont

 

La Cuma

Cuma des eleveurs – Le Tremblay (Maine-et-Loire)

      • Créée en 1977.
      • Une centaine d’adhérents dont 45 sur les activités principales.
      • Chiffre d’affaires : 500 000e/an.
      • 3 salariés.
      • Rayonne sur 5 communes (Le Tremblay, Bourg d’Iré, Challain la Poterie, Combré, Loiré).

 

Principales activités

  • Groupe tracteur en service intégral.
  • Récolte en moissons (700 ha), ensilage d’herbe (350 ha) et maïs (450 ha), et foin.
  • Travail du sol et semis (450 ha).
  • Epandage, etc.

Dates clés

  • 1977 :création de la cuma
  • 1980 : entrée d’un premier salarié et construction
    du premier bâtiment.
  • 1998 et 2014 : extension des bâtiments
  • 2014/15 : projet d’activité mécanique en lien
    avec les cuma voisines.